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Comment réussir une bonne étanchéité à l’air d’un bâtiment
Comment réussir une bonne étanchéité à l’air d’un bâtiment
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Comment réussir une bonne étanchéité à l’air d’un bâtiment

Temps de lecture : 7 minutes

Bonne étanchéité à l'air des bâtiments

Il est essentiel que l’enveloppe des bâtiments soit relativement étanche à l’air si on veut avoir une chance de maîtriser les flux d’air. Il est clair que les flux d’air à travers une enveloppe très perméable sont autant gouvernés par le vent ou l’effet de cheminée que par le système de ventilation lui-même.

Une bonne étanchéité est donc essentielle pour que les systèmes de ventilation fonctionnent correctement, c’est-à-dire pour :
– assurer une bonne qualité de l’air ;
– éviter le gaspillage d’énergie.
Il ne s’agit donc pas de vivre dans des « sacs plastiques » mais au contraire, de fournir de l’air neuf en quantité suffisante aux occupants, tout en maîtrisant le coût énergétique que cela induit.
 
Il est également essentiel que les conduits de ventilation soient relativement étanches à l’air pour obtenir les débits voulus aux bouches.
Concernant les conduits, des mesures sur site ont démontré que la perméabilité des réseaux provoque typiquement des débits de fuite d’environ 20% par rapport au débit minimal réglementaire.
 
L’objectif du projet est d’atteindre une bonne étanchéité à l’air.
Comment ?
En mettant en place une démarche pour soigner quelques détails, tant dans la conception que dans la réalisation (mise en œuvre et choix des matériaux). Le carnet de détails présente pour l’enveloppe et les réseaux des points faibles récurrents et leur traitement proposé et validé par la maîtrise d’oeuvre.
 
1. En phase programme : Viser un objectif
Le maître d’ouvrage doit donner un signal clair au maître d’oeuvre sur son intention d’avoir une étanchéité soignée. Cette intention doit être formalisée dans le programme et exprimée de façon plus ou moins directive selon les ambitions. En l’absence de quantification des performances au stade programme, elles devront être dans tous les cas précisées au plus tard en phase APD. Ce calage d’objectif résultera d’un compromis entre l’impact financier de la maîtrise de l’étanchéité et l’impact en terme d’énergie et de qualité de l’air de la non maîtrise des flux d’air. Les modalités de suivi et de validation de cet objectif doivent être précisées dans le programme.

2. En phase conception : Soigner les détails des liaisons sensibles
Il est important que le maître d’ouvrage rappelle au maître d’oeuvre sélectionné ses objectifs en terme d’étanchéité à l’air en début de phase, puis qu’il s’assure que cette préoccupation est bien prise en compte par le maître d’oeuvre conformément aux modalités de suivi et de validation prévues au programme. Un carnet de détails précisant les dispositions prises pour limiter la perméabilité de liaisons sensibles sera produit par le maître d’oeuvre.
 
3. En phase travaux : Planifier les contrôles, sensibiliser les entreprises, réaliser les travaux conformément aux préconisations, corriger si nécessaire.
Le représentant de la maîtrise d’oeuvre ayant en charge le suivi de chantier doit établir un planning dans lequel apparaîtront les points d’arrêt de la démarche qualité. Il s’agit notamment des séances de sensibilisation et de la vérification de la nature et de la mise en œuvre des matériaux.
Le représentant de la maîtrise d’oeuvre ayant en charge le suivi de chantier doit veiller au respect du carnet de détails. Pour cela, il est utile, voire essentiel vu les pratiques observées actuellement, de sensibiliser les entreprises vis-à-vis des performances visées, des obligations de moyens, et enfin des modalités de contrôle en cours de chantier et à la réception. Les modifications qui pourraient être proposées par les entreprises devront faire l’objet d’une validation formelle selon les clauses du CCAG.
Le représentant de la maîtrise d’oeuvre ayant en charge le suivi de chantier, contrôle la nature et la mise en oeuvre des matériaux, par rapport au référentiel du carnet de détails. Il devra inspecter les gaines de ventilation avant la fermeture des gaines techniques. Cette tâche est importante car il est très difficile de remédier aux problèmes d’étanchéité des réseaux une fois les gaines techniques fermées. En règle générale, une inspection visuelle suffit.
Il est souhaitable de réaliser un test de pressurisation sur un logement ou une partie de bâtiment témoin. Cette tâche permet de valider les solutions choisies par le maître d’oeuvre pour limiter la perméabilité à l’air. Elle permet également de sensibiliser les entreprises aux problèmes rencontrés et de corriger d’éventuels problèmes.
 
4. En phase réception : Mesurer l’étanchéité
Cette étape permet de sensibiliser toujours plus les entreprises aux problèmes rencontrés et de corriger d’éventuels problèmes.

5. Actions correctives et bilan de la démarche
Les différents acteurs doivent tirer les enseignements de cette évaluation, en particulier en cas de dérive par rapport aux objectifs souhaités.

L’enveloppe, localisation des infiltrations d’air parasites :

étanchéité à l'air, infiltrations parasites

Menuiseries extérieures :
• Installer des menuiseries de qualité et contrôler le classement A.E.V. (le niveau de performance de la perméabilité à l’air des fenêtres est défini par la norme européenne EN 12207 de mai 2000).
• Réceptionner les menuiseries en vérifiant les points suivants :
– les menuiseries doivent être stockées verticalement à l’abri des aléas du chantier et des intempéries
– vérifier l’état de l’ouvrant et du dormant et la présence de joints d’étanchéité sur toute la périphérie de l’ouvrant et/ou du dormant ;
– vérifier la conformité des matériaux (bois, PVC, aluminium,…) et la dimension des châssis.
• Réceptionner le gros œuvre. La baie, support de la menuiserie, doit présenter au niveau de la surface des dormants et de ses dimensions un état compatible avec une réalisation correcte des calfeutrements.

Vérifier les points suivants :
– la conformité des dimensions de la baie par rapport aux plans ;
– l’aplomb des tableaux et le niveau des appuis et linteaux ;
– la planéité des plans de pose ;
– la dimension des appuis et notamment la largeur du rejingot.

• Réceptionner le matériel et les accessoires de pose en vérifiant les points suivants :
– les accessoires de fixation tels que les pattes, les cornières, les chevilles et les vis doivent être en capacité de supporter la charge maximale des menuiseries ;
– les cales doivent être adaptées au type de menuiserie et au type de pose ;
– les produits de calfeutrage tels que les joints et fonds de joints doivent être adaptés au type de menuiseries installées.
• Soigner le jointoiement des liaisons entre le dormant des menuiseries (fenêtres, porte fenêtres, portes, etc.) et les parois extérieures de l’enveloppe du bâtiment :
– le calfeutrement est réalisé à l’aide d’un joint étanche mis en œuvre sur toute la périphérie de la liaison dormant-gros œuvre et en respectant la continuité dans les angles ;
– vérifier l’uniformité de la périphérie du plan de pose afin que les joints soient correctement plaqués contre les parois.
• Les produits d’étanchéité et leur mise en œuvre doivent être étudiés et adaptés selon les cas (sur appui, en linteau, en tableau,…). Les produits couramment employés sont :
– les joints extrudés à la pompe sur fond de joint ;
– les bandes de mousse pré-comprimées et imprégnées ;
– les cordons de mastic préformés.
• Installer une barre d’étanchéité (type seuil Suisse) au niveau du seuil de la porte d’entrée.
• Vérifier l’étanchéité des coffres de volets roulants et notamment le jointoiement des liaisons entre le coffre, la fenêtre et le mur.

Équipements électriques :
• Limiter le nombre de percements des parois.
• Colmater les points de passage de l’ensemble des équipements électriques installés sur les parois extérieures ou dans le local :
– tableau électrique ;
– interrupteurs et prises de courants ;
– points lumineux type plafonniers ;
– câblage des différents systèmes de mesures.
• Utiliser des produits adaptés et si possible des boîtiers électriques étanches.

Trappes et éléments traversant les parois :
• Limiter le nombre de percements des parois.
• Surveiller la pose des joints d’étanchéité au niveau de l’ensemble des liaisons :
– trappes d’accès gaines techniques ou combles ;
– gaines techniques traversant le plancher ;
– conduit d’évacuation des fumées ou des gaz en façade ou en toiture selon le système de chauffage retenu ;
– conduit d’évacuation de l’air vicié en toiture.

Liaisons entre parois :
• Jointoyer les liaisons entre murs verticaux, planchers et plafonds.
• Utiliser des produits adaptés.

Les infiltrations au niveau du réseau de ventilation :

étanchéité à l'air, infiltrations ventilation

 

Raccordements entre conduits et au niveau des bouches :

• Soigner particulièrement l’étanchéité au niveau du raccordement des bouches. Cette liaison est une source récurrente de fuite tant au niveau du conduit que du bâti.
• Préférer des jonctions (tés, collecteurs d’étages, etc.) étanches préfabriquées en usine.
L’utilisation de « piquages express » est déconseillée.
• Soigner les liaisons entre conduits. L’installation d’accessoires à joints est recommandée. Ces produits avec joints intégrés permettent d’obtenir une excellente étanchéité des conduits entre eux, et de diminuer le temps d’installation et les risques de coupures. A défaut, l’étanchéité entre conduits sera assurée par une pose soignée de mastic et/ou de bandes adhésives appropriées.
• Soigner les liaisons entre conduits verticaux et horizontaux. Préférer des conduits de liaison rigides ou à défaut semi-rigides entre les colonnes verticales et les bouches.

Traversée de plancher :
• Surveiller les traversées de plancher. Le joint de traversée de dalle permet à la fois de réaliser l’étanchéité à l’air entre étage (et à l’eau en terrasse) et de limiter le bruit généré et transmis.

 Stabilité du réseau :
• Assurer la tenue mécanique du réseau. Les conduits sont assemblés entre eux de préférence avec rivets et à défaut par vis auto foreuses. En tout cas, les vis autoforeuses ne devront pas être placées à moins de 1 m des bouches et trappes de visite afin de limiter les risques de blessures lors des opérations de maintenance. Les conduits sont fixés à la structure en respectant les règles suivantes :
– Des supports insonorisés seront placés tous les 2 mètres environ en terrasse ;
– En comble, il sera utilisé du feuillard (tôle de métal en acier en bandes minces et étroites utilisée pour des fixations par cerclage) fixé au bois de charpente. La distance de garde au feu de 7 cm au minimum sera maintenue.

Au raccordement du ventilateur :
• Surveiller l’étanchéité des manchettes souples de raccordement entre le ventilateur et le réseau horizontal. Le ventilateur doit être fixé sur un socle anti-vibratile.

Extrémité des conduits :
• Surveiller l’étanchéité en tête de colonne. Prévoir un dispositif assurant à la fois la visite du réseau et son insonorisation.
• Surveiller l’étanchéité en pied de colonne. Prévoir un tapon de ramonage amovible et accessible par une trappe de visite (500×500 mm au minimum)
• Permettre le ramonage du réseau horizontal en incorporant tous les 10 m de section droite et à chaque changement de direction une trappe de visite.

Trappes de visite :
• Utiliser une trappe de visite adaptée au diamètre du conduit.
• Réaliser un trou conforme au masque de la trappe.

Charpente – couverture :
Pose de la bande de sous toiture
– Chevauchement des lés et collage par ruban adhésif
– Raccord au éléments de construction (fenêtre, charpente, maçonneries) par collage (ruban ou mastic).

Transport et stockage des conduits :
• Eviter les déformations des conduits qui aggravent les risques de fuite.
• Protéger les conduits des déformations et des salissures sur le chantier (l’utilisation de conduits bouchonnés est conseillée).

Exemple de carnet de détails, illustration du principe de la peau étanche et continue :

étanchéité à l'air, principe peau étanche et continue

L’obtention d’une bonne étanchéité à l’air dépend fortement de l’attention qui y est portée au stade de la conception. L’expérience montre que les carnets de détails sont souvent insuffisamment précis sur les moyens à mettre en oeuvre pour traiter les liaisons sensibles, avec deux conséquences néfastes : d’une part, les artisans ne ressentent pas la volonté du maître d’oeuvre de traiter correctement ces liaisons ; d’autre part, les artisans livrés à eux mêmes mettent en oeuvre leurs propres solutions, qui peuvent s’avérer inadaptées.
Le principe fondamental pour assurer une bonne étanchéité de l’enveloppe est de réaliser une « peau » étanche et continue. En plan et en coupe, le concepteur doit pouvoir suivre cette peau avec un crayon, sans le décoller de la feuille (figure ci-dessus). Chaque liaison entre composants doit être analysée afin de prévoir les matériaux qui assureront l’étanchéité à l’air de façon pérenne à cet endroit. En traitant une liaison donnée, le concepteur doit garder à l’esprit la continuité de la peau sur les liaisons avoisinantes.

Les produits pour une bonne étanchéité à l’air :

– Les bandes mousses pré comprimé
Il existe plusieurs classe de mousses : Norme NF P 85-570
– Classe 1 = étanchéité 1 étage
– Classe 2 = étanchéité 2 étages

– Les bandes d’arases avec mousse imprégnée

– Les membranes : pare vapeur ou frein vapeur

– Les pare pluie ( et pare vent)

– Les membranes monolithiques (nouvelle technologie)

– Les rubans adhésifs spécifiques

– Les manchettes passes réseaux

– Les mastics colles : Silicone, Acrylique, Polyuréthane

– Boucher les trous de banches et traiter les joints de dilatation

Voir aussi notre page Activité Infiltrométrie, test et contrôle d’étanchéité à l’air des bâtiments

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Vous trouverez sur la page internet ci-dessous quelques conseils réglementaires qui pourront vous aider dans vos demandes de devis :
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